A propos


Il est un temps lors duquel on se rend compte que tous les virages que nous offrait la vie n’ont pas été empruntés, voire même simplement abordés ou tentés. On en a pris d’autres, assurément. Ils nous ont apportés leurs lots de bonheur ou de malheur, de plaisir ou de douleurs. Enfin, ils ont été les nôtres et inutile par nostalgie de les regretter ou de les exécrer, ils ont définitivement marqué le sillon de nos vies, en bien ou en mal. C’est ainsi.

En revanche, tant que la vie nous anime, des tournants, il y en aura encore. Des non prévus, des voulus, des recherchés et même des ratés, encore et encore.

Si l’on prend le temps de regarder notre existence passée, à un certain âge pour ne pas dire à un âge certain, on peut faire un bilan honnête, mais dépourvu de trop d’animosité. Les bons tournants, les mauvais et tous ceux que l’on aurait voulu emprunter et que l’on a esquivé quelles qu’en soient les raisons. Parce que le temps manquait, les finances, le courage, le contexte. Bref !

Alors, il est temps, si tous les paramètres nécessaires sont au rendez-vous, d’oser un tournant. Pas obligatoirement celui qui va changer complètement votre vie. Plutôt celui qui va l’enrichir, fournir un sens aux peut-être dernières années de l’existence.

C’est ce qui m’est arrivé, comme pour beaucoup de gens, à l’occasion d’un arrêt de la vie professionnelle. Je n’avais pas plus d’argent (forcément moins qu’avant puisque la retraite ne représente qu’entre 50 et 70% des anciens revenus, pour la majorité des salariés), mais j’avais du temps, surtout quand je suis passé d’une soixantaine d’heures d’occupation professionnelle par semaine (boulot, métro, syndicalisme…) à quelques heures et…

Puis plus rien.

J’ai préparé mon passage à la retraite.

L’achat d’une petite maison pas trop chère dans une contrée reculée du domaine de France et son lot de travaux pour rénover la bâtisse. Une installation perturbée par des problèmes familiaux. Ensuite, le temps qui commence à être long entre les confinements (nécessaires ou arbitraires ?) et le dérèglement climatique (des mois de pluie quasi continue à en détremper le sol pendant plusieurs mois).

Je me suis souvenu de mes écrits et de mes poésies générés durant près de cinquante ans. Je n’avais rien jeté, je n’avais rien publié, j’avais juste oublié qu’au-delà de la vie professionnelle, il y avait autre chose. Temps de la jeunesse prodigue, temps de vacances, temps de repos, tant de moments où je m’étais adonné à l’écriture. Je n’ai eu le cœur qu’à lire et relire ce que l’inspiration m’avait dicté et me rendre compte que je n’avais jamais abordé franchement un virage qui me tenait pourtant très à cœur.

J’ai décidé de partager. Non pas qu’il s’eût agi de trésors de la littérature et de la poésie, mais je pensais que ce n’était pas si mauvais, que cela pouvait être digne d’être lu par d’autres.

De nos jours, l’Internet offre des possibilités d’atteindre l’ensemble de la francophonie sans avoir à passer par des éditeurs. Proposer de publier gracieusement ce que j’avais écrit et laisser les gens, des inconnus d’hier, des lecteurs de demain, s’ils le désiraient, m’accorder des dons pour m’encourager à continuer dans ce virage.

Voici donc l’idée d’un site spécifique pour publier…

J’avais déjà commis deux sites au début des années 2000, que j’avais abandonné pour diverses raisons dont la principale était le manque chronique de temps pour l’alimenter et le mettre à jour. Mais je n’y avais publié aucun de mes écrits littéraires (quelle suffisance !), c’était plutôt un autre regard sur l’actualité de l’époque…

Il restait le passage pratique. Recommencer un site avec tous les changements intervenus depuis plus de vingt ans en matière de programmation HTML, développer l’architecture, les pages, sélectionner le contenu…

Je commence à aborder mon tournant avec enthousiasme et appréhension. J’espère que des lecteurs y trouveront de quoi s’abreuver.

Voilà, vous savez tout, ou presque. !